KUALA LUMPUR (ATP 250, indoor)
Pas encore pour sept fois
Touché au bras et battu par Juan Monaco (7-5, 4-6, 6-3), Julien Benneteau aura
au moins besoin d’une huitième chance pour remporter son premier titre.
IL A ESSAYÉ au Maroc, en Australie et aux États-Unis. En France aussi, bien sûr. Et même en Malaisie, c’était hier. Il a essayé sur dur, sur terre et indoor. Rien n’y fait, Julien Benneteau ne remporte pas ses finales sur le circuit principal. Sept essais, sept plateaux de finalistes. Dans les années 1990, Cédric Pioline avait attendu sa dixième. La cause est d’autant moins perdue que « Bennet’ » n’a clairement fait aucun blocage psychologique, hier, face à l’obstacle « finale ». C’est plutôt le bras qui a lâché : « À la fin de l’échauffement, sur l’un de mes derniers services, j’ai ressenti une décharge violente. J’avais eu une alerte vendredi mais, depuis, ça allait. »
Le Bressan se fit bander le haut de l’avant-bras droit, juste en dessous du coude, avant d’attaquer, face à Juan Monaco (11e), une finale qui semblait à sa portée au lendemain de sa victoire contre David Ferrer (5e) et compte tenu de l’incapacité de l’Argentin à gagner ailleurs que sur terre. « Je savais que si je reproduisais ce que j’avais fait ces derniers jours, j’allais gagner, expliqua Benneteau sans fanfaronner. J’étais dans un bon état d’esprit. Forcément, le temps que le bras chauffe, la gêne a été très forte au service. Mais à aucun moment du match je n’ai voulu faire reposer là-dessus ma frustration. Pourtant, il y a quelques mois, j’aurais capitulé avec un problème pareil. »
On n’a pas assisté, hier à Kuala Lumpur, à la finale de l’année. Un premier set sans queue ni tête dans lequel Benneteau a remporté les deux premiers jeux puis s’est retrouvé mené 5-3, 40-0. Mais Monaco n’était pas non plus d’une constance folle et il manqua ses trois premières balles de set. Puis huit autres (!) lorsque Benneteau servit à 5-6. La douzième balle de set, au bout de 1 h 20’ et d’un ultime jeu de 21 minutes, fut la bonne. Malgré son bras branlant, le Français domina la deuxième manche et se procura même la première balle de break de la dernière, à 2-2. En vain. L’humidité (« monstrueuse, qu’est-ce qu’on transpire ici ! ») et les efforts des deux premières heures et demie face à Monaco, tout aussi combatif que ses coups ne sont pas décisifs, eurent raison des dernières résistances du Français (7-5, 4-6, 6-3 en 3 h 1’).
Restait à regarder encore un trophée lui passer sous le nez, lors de la cérémonie de clôture, et à se tourner vers une suite incertaine : « On s’envole à minuit pour un vol de six heures vers Pékin, mais j’ai très peur de l’état de mon bras demain matin. J’irai consulter un docteur très rapidement, mais pas sûr que je puisse m’aligner. » Comme si la coupe n’était pas pleine (ou vide, selon où l’on se place), ce vol de nuit devait aussi empêcher ce grand fan de golf de suivre le dénouement de la Ryder Cup. – J. Re.