For all the discussion about Arnaud as a new captain in 2013.
i am thinking of depardieu right away too :lol:Merci soulage, it's very interesting, this week I was thinking about arnaud (avec toute la polémique depardieu), je me demandais s'il était toujours résidant suisse ou pas. It seems he's back, yes (well, "back" is quite ironical, he never really left !), but I guess it's symply because he didn' earn much money the last 2 years to be interested by the tax exile.
I agree with Benetteau and Simon, their status is quite different, we don't know all the things, and as Gillou said, many people who criticize would probably do the same of they were tennismen. I don't say it's a nice thing to do, but I can understand them (pas cet idiot de belgo-russe !!)
Arnaud Clément a décidé de retenir Tsonga, Gasquet, Llodra, Benneteau et Chardy pour le 1er tour de la Coupe Davis disputé du 1er au 3 février à Rouen, face à l’équipe d’Israël. Le capitaine explique ses choix.
Arnaud, quels joueurs avez-vous retenus pour affronter Israël, à Rouen, les 1er, 2 et 3 février prochains ?
J’ai retenu cinq joueurs : Jo-Wilfried Tsonga, Richard Gasquet, Julien Benneteau, Michaël Llodra et Jérémy Chardy.
Jérémy Chardy est-il sélectionné en tant que cinquième joueur ou sera-t-il susceptible d’intégrer l’équipe ?
De façon générale, pour chaque rencontre, je souhaite partir sur des sélections de cinq joueurs. Dans mon esprit, il ne s’agit pas de quatre joueurs d’un côté et d’un remplaçant de l’autre. C’est vraiment une sélection de cinq joueurs. Lors du stage, je verrai alors comment ça se passe. C’est seulement à ce moment-là, par rapport à la forme de chacun, que je ferai mon choix final. Mais aujourd’hui, au moment d’annoncer cette sélection, dans mon esprit, c’est vraiment un groupe de cinq joueurs. Et aucun n’est en retrait par rapport aux autres.
Pouvez-vous commenter vos choix ?
J’ai eu de bons « problèmes » si on peut dire, ici, à Melbourne ! Il y a énormément de Français en pleine forme et il y a eu beaucoup de bons résultats, avec quatre joueurs en huitièmes de finale aujourd’hui. « Jo » (Tsonga) est en quart et il est 8e au classement ATP. Richard (Gasquet) figure, lui aussi, dans le Top 10 mondial. Il a perdu face à Jo en huitième, mais malgré cela, il a vraiment réussi son Open d’Australie.
J’ai choisi également Michaël Llodra, d’une part pour son expérience de la compétition, mais également pour sa forme du moment. Il n’a pas gagné de matches en simple à Melbourne, à cause d’un tirage au sort pas très sympa (NDLR : défaite face à Tsonga au premier tour), et en double, il a joué de malchance puisque Nicolas Mahut s’est blessé et qu’ils ont dû abandonner. Sans cette blessure, je pense qu’ils auraient pu aller loin et sur ce que j’ai vu, « Mika » était vraiment en forme. De son côté, Julien Benneteau a montré de très belles choses en début de saison, avec sa demi-finale à Sydney. Et ici, à Melbourne, il perd en cinq set au troisième tour face à un Top 10 (NDLR : Janko Tipsarevic). Enfin, Jérémy Chardy a enchaîné de gros matches, d’où mon choix. Je me suis bien sûr posé des questions par rapport à Gilles Simon, qui est 16e mondial et qui était lui aussi en huitième de finale ici en Australie. Son fonds de jeu est très solide, mais j’avais vraiment des incertitudes quant à son physique. Il a eu pas mal de pépins et j’ai donc décidé de ne pas le retenir sur cette rencontre. Il reste l'un des joueurs sur lesquels je compte sur cette campagne.
La France part largement favorite de cette rencontre sur le papier. Comment comptez-vous maintenir vos joueurs en « éveil » ?
J’ai cette expérience, et les joueurs l’ont aussi, de savoir qu’aucun match n’est gagné à l’avance. Même si on est favoris sur le papier, on sait qu’en face l’équipe d’Israël aime la Coupe Davis et s’arrache à chaque rencontre pour défendre ses couleurs. Tous les joueurs israéliens ont pour habitude de se donner à fond. On ne gagne pas des matches de tennis grâce au classement sur le papier. Il faut être meilleur le jour J. Je suis très axé là-dessus, sur la préparation, sur la concentration. Et je suis sûr qu’aujourd’hui, mon équipe a cette expérience. Mon rôle est de leur rappeler, mais je suis persuadé que tous mes joueurs en sont très conscients.
Pensez-vous qu’il s’agit d’un match piège ?
Pour moi, c’est un match, voilà tout. Il s’agit d’un premier tour de Coupe Davis, dans le groupe mondial. Et si on ne gagne pas ce premier tour, on ne sera pas au deuxième ! On a vu à Melbourne que les joueurs français étaient très en forme mais, une fois encore, on sait que la Coupe Davis est une compétition à part et qu’il faudra vraiment prendre les matches très au sérieux pour les gagner. Les Israéliens ont eux aussi remporté quelques matches ici, en simple comme en double. Ils sont en confiance. Il faudra être très vigilants de notre côté. Et on le sera.
La France possède aujourd’hui trois membres du Top 20. Estimez-vous avoir les joueurs, l’équipe, pour remporter la Coupe Davis dès cette année ?
On sait qu’il faut gagner rencontre après rencontre, mais mon objectif en tant que capitaine, comme l’objectif des joueurs, est de remporter cette compétition. On a disputé une finale il n’y a pas longtemps (2010), puis une demi-finale (2011). On sait qu’il y a d’énormes équipes en face comme l’Espagne, la Serbie, la République tchèque ou encore les Etats-Unis. Mais on fait partie de ces équipes qui potentiellement peuvent gagner l’épreuve. Ce sera dur, mais on ne s’en cache pas : c’est notre objectif. »
When ????? My uncle is at this moment in the flight Singapour/Paris, maybe he's in the same plane! lolIn transit in Singapour
His selection is already made and he has a private life...I'm suprised to know he already left Australia while there still are Frenchies, what a pity !!!
Un baptême en eaux calmes
Pour sa première journée de capitaine, Arnaud Clément n’a pas eu à essuyer une bien grosse tempête…
ROUEN – de notre envoyé spécial
VIDÉ ? BOF... pas vraiment. Stressé ? Ben... pas davantage. Une bonne pincée de capitaines ont connu une intronisation bien plus compliquée que celle vécue hier par Arnaud Clément. Au-delà du score de 2-0, prévisible et attendu, le scénario des deux simples n’a guère incité le bizuth en galons à s’extérioriser ou à puiser dans son réservoir énergétique. En poussant assez loin le bouchon du paradoxe, « la Clé » peut même remercier Jo-Wilfried Tsonga d’avoir connu un long moment de flottement dans ses troisième et quatrième sets. Sans ce passage à vide, le dépucelage sur la chaise serait déjà archivé dans les oubliettes de l’histoire. Un comble.
Accueilli par un chant des supporters dédié à son nom, Clément trouva rapidement ses marques au changement de côté. À dire vrai, on ne le sentait pas engoncé dans son nouvel habit. Son langage du corps rappela parfois celui de son prédécesseur mais sans la gestuelle parfois saccadée de Guy Forget. De la retenue ? Un brin de timidité ? « Je ne crois pas, estimait Lionel Roux. Mais il avait beaucoup discuté avec les mecs avant le match et, pour avoir vécu ça comme joueur, il sait exactement ce qui se passe dans leur tête. Je ne l’ai pas trouvé gêné, je l’ai trouvé concentré et très à l’écoute. De toute façon, il n’a pas envie de décréter : “Fais ci, fais ça” mais plutôt de proposer plusieurs options. Je lui donne un coup de main de temps en temps mais c’est lui qui reste le patron. Et ce qui est sûr, c’est qu’il n’a jamais paniqué. »
« Conscient de ce qui se passait »
À dire vrai, Clément n’usa vraiment de ses prérogatives qu’à deux reprises, lors du simple de Tsonga. Par deux fois, le rituel fut le même : une rapide concertation avec Roux, un bref acquiescement, suivi d’un discours plus volontariste que de coutume. Le revers puis l’attitude de Tsonga laissaient alors un peu à désirer. « Je ne me souviens pas par cœur de ce qu’Arnaud m’a dit, glissa le numéro 1 français, peu loquace sur le sujet. Mais il connaissait mes intentions. On a donc surtout parlé du jeu que je voulais mettre en place. »
Après cette cérémonie de baptême, Clément admit qu’il avait un mal fou à verser dans l’auto-analyse. « Si je me suis trouvé calme ? Franchement, je n’analyse pas ma manière d’être sur la chaise. Ce que je sais, c’est que j’avais beaucoup d’énergie à donner et que j’étais très concentré sur ce qui se passait sur le court. Après… Oui, j’étais très relâché mais c’est normal : j’avais senti beaucoup d’engagement de la part des joueurs depuis le tout premier jour. Donc, j’avais peu d’appréhension. »
Même sa gestion du « couac » Tsonga ne lui procura pas vraiment de sueurs froides : « Je n’ai pas eu de doute par rapport au discours que je devais tenir à Jo, assura-t-il. Parce que j’étais très conscient de ce qui se passait. J’étais assez confiant en mes mots, je trouvait ça plutôt sensé, donc je n’avais aucune raison de paniquer. »
Un mot lui semblait résumer assez bien sa première journée de capitaine : naturel. « Bien sûr, avant, on essaye d’imaginer comment ça va se passer, dit-il. Mais j’ai eu l’impression d’échanger avec les joueurs exactement comme je le fais en dehors du court. Avec un peu plus de stress, évidemment, parce que le temps est limité et qu’on essaye de trouver les meilleurs mots. Mais j’ai trouvé qu’il n’y avait pas eu beaucoup d’inattendu. Cela dit, je sais qu’un jour, dans d’autres circonstances, ça arrivera… » Rouen et sa Kindarena lui paraîtront alors bien loin.
Oui j'ai vu, j'espérais bien qu'ils chopent ses bons mots. Très technique dans son discours je trouve. Quant à sa façon de se tenir, je l'aime bien accroupi,j'attends avec impatience les premiers grands écarts forgetiens ! :lol:Tu as vu la sequence de francetélé sur ce qui leur a dit, Lafaix a du le trouver trop accroupi :lol:
ROUEN (Reuters) - Arnaud Clément sort comblé de sa première rencontre de Coupe Davis sur la chaise de capitaine où il n'a connu aucune frayeur et s'est senti parfaitement à son aise, comme il le raconte dans un entretien à Reuters.
L'équipe de France a décroché samedi son billet pour les quarts de finale en battant aisément Israël (5-0) à Rouen.
Reuters : Comment avez vous vécu cette transition du statut de joueur, il y a encore sept mois, à celui de capitaine ?
Arnaud Clément: Ça s'est fait assez naturellement et progressivement. J'ai eu le temps, le luxe, pendant des mois d'aller voir les joueurs, de discuter. Et aussi le temps, progressivement, de voir le regard changer et les gars se dire 'ce n'est plus Arnaud le joueur, c'est notre capitaine'. Il n'y a pas eu de moment où je me suis dit 'ho la la, j'ai arrêté de jouer', il n'y a rien eu de très violent au niveau intérieur. C'était très naturel à ce moment-là que j'arrête de jouer et après, ça c'est fait en douceur.
Reuters: Passer du rôle d'équipier au rôle de "chef" n'a posé de problème à personne?
Arnaud Clément: Je ne crois pas. Je ne l'ai pas ressenti du tout. Cela vient du fait qu'ils ont été consultés, ils se sont concertés et ils ont pris une décision ensemble. Ils sont très conscients de ce qu'implique le rôle de capitaine, prendre des décisions, faire des choix. Ils s'attendaient à ça parce que c'est la fonction qui le veut.
Reuters: Dans cette rencontre où il n'y a pas eu de gros suspense, vous n'avez pas eu de fourmis dans les jambes?
Arnaud Clément: Pas du tout. Quand tu as quatre mecs médaillés (olympiques) qui font partie de la poignée des meilleures équipes du monde en double, deux gars dans le Top 10, un gars qui a fait quart de finale à l'Open d'Australie, quand tu as un mec qui est 15e mondial et qui n'est même pas là et qui aurait pu être le sixième homme, comment peut-on penser à ça ? Même si nous avions été en difficulté, à aucun moment je ne me serais posé la question, à aucun moment, je n'aurais eu envie de jouer. Par contre j'aime jouer, j'ai pris beaucoup de plaisir à taper la balle avec eux mais sur un demi-terrain, pour faire le quatrième quand il y avait besoin en double mais ça reste vraiment pour donner un coup de main. Mais refaire de la compétition, non!
Reuters: On vous a senti très en retrait dans le discours avant ou après les matches, vous qui étiez très ouvert en tant que joueur et qui aimiez communiquer vos émotions...
Arnaud Clément: J'en suis très conscient et je ne m'en cache pas : j'avais toujours dit que je ne communiquerai pas de la même manière quand je parlerai de l'équipe. Avant je parlais simplement de moi et de moi seul. Quant à mes émotions, je vais être vraiment très honnête, il y a eu de l'excitation mais il n'y a pas eu de moment émotionnellement difficile à gérer quand j'étais sur le court. Tout était facile car les matches se sont déroulés de façon très positive pour nous. Dès le début, on a été devant, il n'y a pas eu de tension.
Reuters: Mais vous êtes resté impassible sur la chaise...
Arnaud Clément: Je n'ai pas eu ce sentiment-là, je me suis levé de la chaise, à certains moments, je serrais les poings. Mais je n'allais pas non plus faire des bonds dans tous les sens quand les joueurs étaient devant, qu'ils dominaient. Il faut rester dans le calme et la sérénité et dire calmement aux joueurs "continuez comme ça". Il n'y a pas besoin de s'exciter non plus! Ni d'exciter les joueurs.
Reuters: Avez vous eu des surprises dans ce nouveau rôle?
Arnaud Clément: Je ne sais pas... Quand je pensais au moment où j'allais être sur la chaise, j'avais du mal à me projeter mais finalement, je n'ai pas eu de surprise. Je n'ai été surpris nulle part mais le fait que la rencontre se soit passée à sens unique a rendu les choses plus faciles. Forcément, je serai confronté à des rencontres plus difficiles dans d'autres ambiances, à l'extérieur notamment, et là, on ne peut pas savoir. On ne peut pas tirer un bilan sur cette rencontre. C'est ce que je tire de mon expérience de joueur. Je sais que même après dix ans de capitanat, on peut rencontrer une situation nouvelle et là, il faudra s'adapter rapidement. Là, je n'ai pas été amené à des situations extrêmes.
Reuters: Pensez-vous qu'avoir joué avec eux, avoir fait partie de cette équipe, est un avantage ou un inconvénient?
Arnaud Clément: Justement, on m'a beaucoup dit "est-ce que cela ne va pas être un inconvénient d'avoir eu cette proximité et de passer de l'autre côté de la barrière?". Moi je n'ai jamais été inquiet, j'ai toujours pensé que c'était un avantage et, sur cette première rencontre, je le vois encore plus comme un avantage. D'avoir partagé toutes ses émotions avant, on se comprend encore plus facilement. J'ai l'impression qu'eux aussi ont eu le même sentiment. On a vécu des choses ensemble en tant que joueurs et la transition s'est faite de façon très simple et très naturellement. Pour moi, c'est un énorme avantage.
Reuters: Et maintenant, c'est l'Argentine...
Arnaud Clément: Je suis très curieux. Ça fait des années et des années qu'on me dit que l'on peut la couper à la fourchette leur viande, et bien on va aller voir ça ! Je suis impatient de voir si on peut la couper sans couteau!
« Les années passent... »
ARNAUD CLÉMENT vient de découvrir la défaite comme capitaine. Il refuse de plonger dans le doute mais sait aussi que le temps est compté pour cette génération.
Au lendemain de la roulade héroïque de Carlos Berlocq, du dépit de Gilles Simon et des gros sanglots de Julien Benneteau dans les bras de Lionel Roux, Arnaud Clément a accepté de débriefer sa première défaite de capitaine. Hier matin, dans le hall de son hôtel, la voix cassée mais plutôt de bonne humeur, il a soigneusement abordé chaque sujet sans fuir mais sans remettre grand-chose en cause.
BUENOS AIRES – de nos envoyés spéciaux
« POURQUOI LA FRANCE a-t-elle perdu ce match ?
– Parce que les Argentins nous ont été supérieurs. Quand les sets se jouent presque à chaque fois sur rien et qu’ils tournent systématiquement en leur faveur, c’est qu’il se passe quelque chose. Ils ont été plus réalistes et ils ont surtout eu la capacité à se servir parfaitement de leur public. Sauf Juan Monaco le dimanche, mais il est tombé sur “l’Animal” ! (Tsonga).
– Malgré leur attachement à la Coupe Davis, aucun joueur français, hormis Jo, n’est parvenu à se transcender…
– C’est dur à expliquer… Les conditions de jeu étaient extrêmement dures. Ce public qui siffle ou applaudit sur chaque première balle ratée, ça crée une tension pas possible. À certains moments, on a peut-être été inhibés par ça. Même les gars qui avaient beaucoup d’expérience n’avaient jamais connu ça. Y compris à Belgrade, en 2010. Pourtant, c’est resté correct. Ici, on n’a pas senti un public méchant, hostile mais ça dégageait une telle puissance… Mais après coup, dimanche soir, au débriefing, chaque mec avait envie d’y retourner. Dans cette équipe, il y a de la qualité et de l’envie.
– L’envie, oui. Mais la qualité intrinsèque des joueurs est-elle suffisante ? Ne les voit-on pas meilleurs qu’ils ne sont ?
– Dimanche, pendant le cinquième match, je repensais à 2001. Le quart contre les Suisses. “Scud” (Escudé) avait sauvé une balle de match contre Bastl. À un point près, on ne gagne pas la Coupe Davis. C’est dur, une campagne de Davis… Ça se joue sur rien. Il ne faut pas minimiser la performance des Argentins.
– Le week-end s’est mal goupillé. C’était votre premier vrai test comme capitaine. Avez-vous perdu certaines de vos illusions ?
– Absolument pas. Je n’ai aucun doute par rapport à mes cinq joueurs. Ni par rapport à ceux qui suivent. J’ai longtemps joué la Coupe Davis. Sur certaines rencontres, j’ai vu des comportements un peu nonchalants. Sur mes deux rencontres, j’avais deux mecs du top 10, un 13e mondial, un caïd du double... À chaque fois, j’ai vu des mecs au taquet. J’étais même hyper surpris. Et ce n’est pas de la langue de bois. Ce qui ne m’empêche pas de me poser des questions sur mon rôle de capitaine : qu’est-ce que j’aurais pu faire d’autre ? Finalement, c’est peut-être moi qui ne suis pas parvenu à leur apporter ce “rien” qui fait la différence.
– Le fait est que Simon a reconnu de lui-même qu’il avait un problème avec la Coupe Davis… Qu’il ait perdu huit de ses neufs matches veut dire quelque chose, non ?
– Je n’ai pas de doutes par rapport à lui. Parfois, il est passé très près. Berlocq est le gars le moins bien classé contre lequel il a perdu en Coupe Davis (64e mondial, il a gagné 7 places ce week-end). On a bien vu que dans cette compétition, les classements comptent moins (dans ce cas-là, ils comptent moins aussi quand c’est Berdych, Stepanek, Djokovic, Ferrer ou Melzer en face). Putain, si Gilles avait pu faire basculer le troisième set… Je voulais qu’il y retourne (dimanche) parce que j’étais persuadé qu’il était capable de le faire. Je le suis encore.
– D’accord. Mais concernant Simon, ne faut-il justement pas arrêter de se fier à ses résultats récents puisque le problème est ailleurs. Il veut y aller mais il n’y arrive pas.
– La veille (de dimanche), quand j’ai discuté avec lui, jamais je ne l’ai senti hésitant. Il avait une volonté immense. D’ailleurs, il a plus lâché ses coups que le vendredi. Même s’il aurait pu le faire plus… Je suis persuadé que dans un contexte plus calme, ce match, il l’aurait gagné.
– Michaël Llodra aura trente-trois ans dans un mois. On sent depuis un bout de temps que son investissement quotidien dans le boulot n’est plus aussi haut qu’avant. Faut-il reconstruire un double autour de quelqu’un d’autre ?
– La question se posera dans dix mois. Mais je me la suis déjà posée pour cette année. J’ai été très clair avec les joueurs. Selon les moments, selon les surfaces, il y aura des choix à faire. J’ai quand même sous la main deux équipes médaillées olympiques (Tsonga-Llodra en argent, Gasquet-Benneteau en bronze) donc, pour moi, la question n’est pas : qui va jouer avec “Mika” ?
– Dans votre esprit, il peut donc être appelé pour le premier tour 2014 ?
– Je ne pars pas d’Argentine en me disant : O.K., Mika, c’est fini et Gilles, c’est fini.
– Avez-vous envisagé d’aligner le double Tsonga-Llodra en Argentine ?
– Non, à aucun moment. Jo n’avait pas le temps de se préparer pour les simples et pour le double. Le double, sur terre, c’est très spécial. Jo peut être super fort sur terre, on l’a vu contre Monaco, mais c’est quand même du lourd (son gabarit) donc il faut du temps pour s’y préparer. Autre chose : après son match dur et long de vendredi contre Berlocq (5 sets et 3 h 53), il n’aurait pas pu jouer samedi. Il était vraiment touché physiquement. Même pour son match de dimanche, il était dans l’incertitude !
– Llodra, c’est pas fini. Simon, c’est pas fini. Est-ce que Richard Gasquet, c’est fini ?
– Non, non, non : Richard, ça commence en fait. (On sent qu’il a très envie qu’on aborde ce sujet.) Je vais vous donner ce qui vous manque pour comprendre ce qui s’est passé. Le plus sincèrement possible. Tout le monde, vous, le public, l’équipe, se demande pourquoi Richard n’était pas sur le terrain alors qu’il jouait “top 5” la semaine d’avant à Miami. On a discuté plusieurs fois avec Richard. En fait, il m’a dit : “Moi, j’ai mal (à sa cheville touchée à Indian Wells). Je n’ai pas plus mal que la semaine dernière (à Miami, où il est quand même arrivé en demi-finales) mais je n’ai pas moins mal non plus et je t’avoue que je ne sais pas si je vais pouvoir tenir cinq sets. J’ai aussi beaucoup d’incertitudes sur mes capacités à enchaîner le vendredi et le dimanche.” Imaginez s’il ne peut pas tenir en Coupe Davis... Imaginez que je décide ça alors que j’ai Gilles qui est là... D’accord, il est moins fort que Richard ces derniers mois, mais il est là. J’aurais pu aussi dire à Richard : “O.K., t’es un peu diminué mais j’ai envie de prendre ce risque.” Je ne l’ai pas fait et j’assume mon choix.
– Certains membres de l’équipe ont dit que, dès Indian Wells, ils sentaient très fort que Richard n’allait pas y aller… Ça, c’est pas la blessure. Ce n’est pas le même problème, en fait…
– Je ne pense pas que ce soit le cas, en fait. Certains, je ne sais pas qui et ça ne m’intéresse pas, ont pu avoir ce sentiment et vous en parler. Eh bien, je pense qu’ils se sont plantés. Là, je vous le dis sincèrement : je n’ai aucun doute. Ça a été dur pour lui de me parler avant la rencontre. Il en est conscient. Il m’a dit : “Quelque part, j’ai mal, mais je sais ce que certaines personnes vont penser.” Ce matin, vous avez une unanimité inverse au sein des joueurs. Ils savent qu’ils se sont trompés. Il n’y a aucun malaise entre les joueurs.
– Donc tout va bien en fait ?
– Nous, en France, on a besoin de cette confiance absolue quand on est en Coupe. Je suis vraiment optimiste par rapport à ça. Mais, mine de rien aussi, les années passent et les joueurs en sont conscients. C’est pour ça que j’ai les boules “monstrueux”. Cette année, c’était une chance. L’an prochain, on aura une chance. L’année suivante encore. Après on ne sait pas.
– Y a-t-il chez vous un désir d’ouverture dans le groupe ?
– Jérémy (Chardy) est un élément important. Il progresse, il a été capable de gagner des matches en Coupe Davis, avec notamment pour sa première rencontre un match décisif. Il bat des tops 10 sur le circuit et il peut le faire en Coupe Davis. Il joue très bien en double, aussi. Je pense à Gaël (Monfils), bien évidemment, avec son potentiel hallucinant. Il faut qu’il revienne au niveau physique qu’il avait avant. Après, j’irai voir les jeunes aussi. Des joueurs comme Paire ou Rufin doivent sentir qu’il y a un lien. »