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COMMENT NICOLAS MAHUT a-t-il pu perdre ce match ? Comment a-t-il pu laisser revenir Philipp Petzschner dans une partie qu’il semblait maîtriser depuis le deuxième jeu ? L’Angevin avait effacé un break d’entrée pour : 1. aligner six jeux de rang ; 2. s’envoler dans le deuxième set. 3. repartir dans le quatrième après la perte du troisième. Servant pour le match à 5-4, après avoir laissé filer deux balles de double break à 2-0, il manqua alors trois coups droits. Le set lui échappa, puis le match au terme d’une cinquième manche (1-6, 4-6, 6-4, 7-5, 7-6) où il obtint encore trois balles de break à 4-4. En 30 tournois du Grand Chelem, jamais Mahut n’avait perdu après avoir eu deux sets d’avance.
Pourquoi autant d’occasions manquées ? Parce qu’il ne jouait pas son tennis habituel. Toujours handicapé par son genou gauche, il n’était pas en mesure de pratiquer le service-volée (19 fois seulement en cinq sets !). « Je remercie mon staff pour le boulot qui a été effectué ces derniers jours pour me permettre de jouer, disait-il hier, mais je n’ai pu recommencer à servir que ce matin (hier). Dans le quatrième, il y a eu un peu de crispation de ma part et lui a sorti de grands coups. Il a mieux servi vers la fin… » Privé de cette victoire, Mahut enfilera à nouveau sa genouillère dans les semaines à venir. « J’aurais 150 points de plus, j’arrêterais ma saison maintenant pour me soigner (la guérison de son œdème osseux nécessite douze semaines de repos pour une injection de plasma) mais vous savez comment fonctionne le circuit : il est très important que j’assure ma place dans le tableau de l’Open d’Australie, ce qui n’est pas le cas pour le moment. Je vais donc jouer à Metz et jusqu’à ce que j’assure mon classement dans le top 100. » Et dire qu’avec ce handicap, Mahut aura réussi une des meilleures saisons de sa carrière… – R. L.
« L’amour aide à surmonter l’absence »
Virginie, épouse de Nicolas Mahut, tennisman
Boulogne (Hauts-de-Seine), le 20 décembre. Sportive de toujours et aujourd’hui professeur diplômée de fitness, Virginie s’entretient deux à trois fois par jour au téléphone avec son mari lorsque ce dernier est en tournoi. | (LP/Olivier Corsan.) Réagir Les ouvriers travaillent à des finitions dans le vaste appartement de l’ouest de Boulogne-Billancourt. Natanel fait la sieste. Depuis leur appartement précédent, déjà à Boulogne mais collé à Paris, Nicolas pouvait se rendre au stade Roland-Garros en cinq minutes à pied. Plus maintenant… « Avec l’arrivée du petit, il nous manquait une pièce… », explique Virginie, jolie petite femme énergique. Déjà mère de son côté d’un grand Thiéfaine, 15 ans, et donc de Natanel de 15 mois, elle forme avec Nicolas la petite famille Mahut. « Au tout début, Nicolas ne savait pas trop comment se comporter avec mon fils, confie-t-elle. Pour lui, c’était un peu un extraterrestre. Et puis, ça s’est fait tout seul. Les enfants sont tellement naturels que Thiéfaine a amené Nicolas à être simple. Il n’y a jamais eu de conflit de type T’es pas mon père… ». Aujourd’hui, ils sont complices mais, au niveau scolaire, Nicolas ne lâche rien. Il le gâte quand tout se passe bien, il le prive quand ça se passe mal. Je le laisse gérer. Je sais que ce qu’il fait est équilibré. »
Vis-à-vis du petit dernier, dont il avait salué la venue avec une tétine, juste après sa victoire en cinq sets au 1er tour l’US Open 2011, Nicolas, 30 ans, est gaga, évidemment. « Quand j’étais enceinte, il m’avait dit : Les couches, je ne touche pas à ça! » Aujourd’hui, il sait tout faire, à part peut-être le bain… Il a peur de se casser le dos. C’est un papa très anxieux. Il est en panique au moindre petit bobo, tétanisé au premier vomissement. Mais c’est un bon papa, très proche de son fils. » Si proche que cette année, le départ pour l’Australie, juste après Noël, a dû être un crève-cœur pour le co-recordman du plus long match de l’histoire (onze heures cinq), perdu contre John Isner sur trois jours à Wimbledon en 2010…
Au départ, Virginie, sportive de toujours et aujourd’hui professeur diplômée de fitness, ne se sentait aucune affinité avec le tennis. « Depuis mes 25 ans, j’ai baigné dans le monde du rugby et des troisièmes mi-temps pour avoir travaillé dans la restauration dans divers établissements, dit-elle. Pour moi, le tennis était un milieu bourgeois et déprimant. Roland-Garros, je ne supportais pas les matchs à la télé… Nicolas m’a appris les règles. Aujourd’hui, j’ai un regard complètement différent. Mes amis sont les amis de Nicolas, des joueurs très proches : Paul-Henri Mathieu, Jérôme Haenhel, Julien Benneteau. Je suis amie avec leurs compagnes. J’ai trouvé ma place et je me sens très bien. »
Pour Virginie, les deux périodes les plus délicates de la saison sont les longues tournées australienne et américaine, au printemps, d’un mois chacune. « La journée où il part, je suis un zombie, avoue-t-elle, même si j’essaie de ne rien montrer. Après, les choses se mettent en place et je prends mon rythme. » En tournoi, Nicolas et Virginie se parlent deux à trois fois par jour au téléphone. Pour que Nicolas voie Natanel et réciproquement, ils ont parfois recours à Skype. « J’ai élevé seule mon premier fils pendant des années, alors je suis habituée au quotidien toute seule, même si ça n’est pas toujours une partie de plaisir, explique Virginie, qui n’accompagne que rarement Nicolas sur les tournois. Mais ça ne durera pas éternellement et il y a beaucoup plus à plaindre que nous. Et puis, l’amour aide à surmonter l’absence. »
Lequel a dragué l’autre?
Virginie et Nicolas se sont rencontrés au Team Lagardère, la structure d’entraînement privée qui a fonctionné entre 2005 et 2010 au stade Jean-Bouin, non loin du stade Roland-Garros. « C’était en avril 2007, se souvient Virginie. Ça fera donc six ans bientôt. Il était joueur du Team et moi, je travaillais dans la restauration au club-house du stade Jean-Bouin.
Il venait manger, prendre ses bouteilles d’eau. Il passait et repassait. Je voyais ses regards. Le truc classique, quoi. Il s’est renseigné et a demandé mon prénom auprès de gens. J’ai demandé à mes collègues : Mais c’est qui, ce grand blond? Je le voyais blond, je ne sais pas pourquoi. Une fois, alors que j’avais fini mon service et que j’étais en train de faire ma caisse en prenant un café, il était là. Je lui en ai proposé un, naturellement. Du coup, il prétend que je l’ai dragué, mais c’est n’importe quoi… Après, c’est allé assez vite. Je ne connaissais rien au tennis, je ne savais pas qui était Rodgeur (Federer), ni Nadal. Alors, Nico Mahut… Quand il m’a dit comment il s’appelait, il m’a demandé si j’allais retenir son nom. Mais je m’en suis rappelé rapidement… »