SON QUART DE FINALE
Contrairement à Tsonga, Monfils ne modifie pas son rythme de croisière. Vainqueur de Kendrick 6-4,7-6, il a dominé hier l’Allemand Petzschner 7-6, 6-4. « Il a un jeu “space”, avec un bon service et un revers chopé sans aucune consistance, expliqua « la Monf ». Alors, je me suis attaché à ne pas me précipiter et à construire mes points. » Mis en demeure de sauver deux balles de set à 4-6 au tie-break, il écarta ainsi la seconde en mixant patience (remises en revers slicé) et changement de rythme (enchaînement amortie-volée). Foufou, Monfils ? De moins en moins. « Je me sens bien parce que je fais un gros travail sur moi-même et sur mon jeu, dit-il. Aujourd’hui (hier), j’ai trouvé de la stabilité, de la constance. J’estime que je me suis très bien adapté au jeu de Petzschner. Je ne cherche plus le coup gagnant pour le coup gagnant. »
SA FORME DU MOMENT
Monfils a retrouvé de la fraîcheur mentale en coupant une petite quinzaine en Suisse, juste après l’US Open. Son coach Roger Rasheed cherche pour sa part à modifier son approche stratégique. « L’idée est de tenir ma ligne de fond, précise le Français. De me montrer plus agressif sur le deuxième coup, au service comme au retour. Roger veut que je prenne le jeu à mon compte, que ce soit moi le patron. » Pas évident lorsqu’on a trop longtemps joué à l’essuie-glace. « C’est plus exigeant physiquement et il faut sans cesse que je lutte contre mon réflexe naturel, à savoir reculer, ajoute la Monf. Cela ne va pas se faire en un jour mais je bosse dur. » Rasheed confirme qu’il n’est pas là pour rigoler. « Pour atteindre le dernier carré d’un Grand Chelem, il faut se dédier entièrement à son boulot, assène-t-il. J’ai connu ça avec Lleyton (Hewitt), je sais de quoi je parle. Et je l’ai dit à Gaël dès notre premier rendez-vous : avec moi, c’est du 100 %. Sinon, je rentre à la maison. »
DEMI-FINALE, MODE D’EMPLOI
Pour l’avoir côtoyé un an durant à l’INSEP, Monfils est très pote avec Tsonga. Raison de plus pour se méfier. « Honnêtement, je pense que Jo est favori, dit-il. Il a fait de très bons matches à l’US Open, il est devant moi au classement (20e mondial contre 30e) et c’est un joueur très complet : énorme service, énorme coup droit. Maintenant, il envoie la sauce en revers et, au filet, c’est un Martien ! On va avoir droit à un gros match. » Mais comment surprendre un copain que l’on connaît par coeur ? « Nos coaches respectifs auront leur petite idée sur la question, estime Monfils. Et puis, il faudra gérer le match mentalement. J’espère qu’on va bien s’amuser. Et surtout que ce n’est que le début d’une longue histoire. Qu’on se jouera souvent en demi-finales d’un Grand Chelem. Que cette première ne sera pas une dernière. » Et que le lauréat n’y laissera pas trop de jus, avant de se coltiner le vainqueur du clash Djokovic-Berdych, demain, en finale.