Le Roussillon porte-bonheur de Simon
Comme l'an dernier, Gilles Simon, nouveau n°7 mondial, va préparer sa saison à St-Cyprien. Arrivé hier à Perpignan, le Niçois va passer une dizaine de jours en Roussillon et poser les bases d'un exercice au cours duquel il espère se maintenir dans le Top 10 mondial.
Le nez plongé dans le coffre de la Jeep du président du Comité du Roussillon Bernard Massines, venu l'accueillir quelques minutes plus tôt à la Llabanère, Gilles Simon tire de ses deux gros sacs pull, collant "skins", écharpe et bonnet. Hier matin, le soleil avait mis ses rayons dans le torchon et sur le parking du Palais des Expositions, balayé par une tramontane piquante, le nouveau numéro sept mondial retrouve ses copains du Team France, les Chardy, Serra, Montcourt, Recouderc... arrivés la veille à Perpignan, pour douze jours de stage. Concert de klaxons, sourires et embrassades en boucle pour le récent demi-finaliste du Masters de Shanghaï.
"Cela fait plaisir de les revoir. Toute l'année, nous sommes disséminés aux quatre coins du monde dans des différents tournois. Nous avons finalement assez peu l'occasion de nous croiser, si ce n'est quelques jours ça et là dans les structures fédérales de Roland-Garros", avance celui qui retrouve ce département qu'il "apprécie beaucoup, non seulement parce que nous y avions déjà préparé à Saint-Cyprien la saison 2008, mais aussi parce que j'ai quelques souvenirs de vacances en famille de ce côté-ci de la Méditerranée", poursuit ce Niçois pur jus.
Nuit à Mariailles
A peine le temps d'enfiler sa longue parka moltonée sombre et voilà la joyeuse troupe embarquée dans deux mini-bus. Cap vers Vernet-les-Bains où une randonnée sportive sur les contreforts d'un Canigou emmitouflé par la brume est programmée quelques heures plus tard. S'ensuivra une nuit au refuge de Mariailles (1.718m) et un retour dans la plaine ce soir. "J'aime bien bosser le physique. Ce n'est pas un pan de ma préparation qui me rebute". C'est ici que le bourreau de Federer (deux fois), Nadal ou Djokovic ces derniers mois, pose les premières pierres d'une nouvelle saison dont on attend forcément beaucoup.
"C'est sûr que l'on va surveiller de plus près mes performances. Mais je ne me mets pas la pression. Seul m'importe l'avis des gens qui viennent me voir jouer. Ceux qui paient leur place pour assister à un spectacle. Eux, je n'ai pas le droit de les décevoir", clame-t-il.
Avec cette progression météorite (de la 29 e à la 7 e place mondiale en douze mois), se sent-il investi d'une nouvelle mission ? "Oui quelque part. Je peux être un exemple pour les jeunes du Team France comme l'on été pour moi des Escudé ou Mathieu, lorsque j'ai participé à mes premiers rassemblements à l'âge de 18 ans. C'est pour cela que durant ces prochains jours, je me dois d'être irréprochable. Ne pas balancer un cross, ne pas être à la traîne au cours de l'épreuve de VTT à Sorède... En cela, oui je n'ai pas le droit de me cacher tout en m'évertuant à développer un bon état d'esprit dans le groupe", poursuit ce jeune homme de 23 ans à la gueule d'ange, animé d'une grande maturité. "Cette saison, je vais m'efforcer de gagner en régularité. Je suis aujourd'hui dans le Top 10. Autant dire que je souhaite y demeurer, même si ce ne sera pas facile. Pour cela, il me faut être performant dans les Grands Chelem et les Masters Series, des tournois à fort capital points", conclut-il dans un dernier sourire.
Arnaud Hingray